Les étudiant.e.s du master Innovation Sociale et Développement du Territoire de l’IADT organisaient le 12 janvier dernier, une rencontre autour de l’innovation sociale à LieU’topie. Pour répondre à la question de la soirée, ils ont utilisé une sélection d’outils pour proposer un débat constructif et un enrichissement collectif autour du sujet.

S’auto-évaluer sur la connaissance d’un sujet

Pour entrer dans le vif du sujet, une première question pour savoir où chacun se situe : quel est votre niveau de connaissance sur l’innovation sociale ? Tous les participants doivent se positionner sur une échelle invisible de 1 (je n’y connais rien) à 10 (je suis un.e pro du sujet).

Résultat : une majorité se positionne entre 1 et 5 : je connais un peu mais pas trop. Pourquoi ? L’innovation sociale est une notion tellement vaste, englobant énormément de concepts différents, qu’il est difficile de la définir concrètement et surtout, de se positionner en tant qu’expert du sujet.

Cette première approche permet une auto-évaluation des participants et les plonge directement dans le sujet. Elle permet également aux organisateur.trice.s de pouvoir adapter les échanges en fonction du niveau général des connaissances.

Embarquer le public : le brainstorming.

Étape suivante : formuler une définition commune de l’innovation sociale, mais aussi du capitalisme.

Les étudiants ont leurs propres définitions, ce sont des sujets régulièrement aborder en classe. A travers une séquence d’intelligence collective, on cherche plutôt le consensus pour construire une vision partagée avec toute l’audience.

Le brainstorming, aussi appelé méthode du post-it, est plébiscité par les animateurs pour engager l’audience sur un sujet précis. Chacun propose ses mots, phrases ou expressions pour ces deux notions. D’abord, une phase de mise en commun, puis, de convergence, et enfin, une définition possible de l’innovation sociale prend forme (sans doute légèrement influencée par le titre de la rencontre) : « L’innovation sociale, le nouveau bluff du capitalisme ».
On appelle cela la technique de l’entonnoir : on part d’un constat simple pour se diriger vers quelque chose de précis, voire de compliqué.

Des tendances se dessinent :

  • L’innovation sociale se retrouve dans différents domaines comme la politique ou encore l’économie. 
  • Elle se matérialise grâce à des actions collectives sur un territoire précis. 
  • L’innovation sociale est présente pour répondre à un besoin spécifique et permet de transformer les pratiques sociales. 
  • Enfin, l’innovation sociale serait intrinsèquement reliée au capitalisme.

Voguer sur les arguments : le débat mouvant

Viens ensuite le débat mouvant. Son concept est simple, mais redoutablement efficace. Une question est posée aux participants. Chacun choisit de se positionner dans un camp – pour ou contre – en fonction de ce qu’il pense à l’instant T. Les participants prennent physiquement position dans l’espace. C’est ce qui en fait une approche originale.
Dans un débat classique, on ne sait pas ce que pensent les personnes silencieuses, dans un débat mouvant, même celui qui ne parle pas donne son opinion. L’opinion “physique” de la personne compte.

Au fil du débat, les participants peuvent se déplacer, voire changer de camp, en fonction des arguments énoncés. Les étudiant.e.s de l’IADT ont fait le choix d’ajouter un camp entre le pour et le contre : la rivière du doute. Cela permet d’apporter de la nuance pour traiter des sujets complexes.
Cette méthodologie permet d’éviter les débats stériles où chacun reste cantonné dans une opinion figée. Le débat mouvant favorise l’écoute et la liberté d’expression de chacun.

Le débat s’arrête lorsque plus personne ne bouge ou n’apporte de nouveaux arguments.
Cette méthode nous montre qu’il est difficile de se mettre d’accord sur un sujet, mais que l’on peut argumenter dans le calme et la bonne humeur.

En conclusion…

A la fin de cette soirée, il n’y a pas de définitions ou de réponses tranchées. Pourtant, ce temps de rencontre a permis de mettre en lumière la diversité dans les regards, les analyses, les arguments …  

Un échange nourri et apaisé qui fait dire que, plus que la réponse à la question, c’est bien le chemin de réflexion qui importe.

On a interviewé Margaux, étudiante à l’IADT, sur sa vision de l’innovation sociale.