Arnold Zephir était présent lors de l’édition 2023 du Festival Littérature au Centre autour d’un échange sur le thème de « l’IA peut elle être créative ». Arnold Zéphir est coscénariste (avec FibreTigre) de la bande dessinée « Intelligences Artificielles-miroirs de nos vies », mais il est surtout codeur. Il a notamment codé l’intelligence artificielle « Yuri » et a rejoint la startup prevision.io afin d’élever des IA au sein de « fermes d’IA » pour des clients.

Encore du travail, mais des débuts prometteurs

 « Je suis ChatGPT, un modèle de langage développé par OpenAI. Mon nom signifie « Chat » pour « conversation » et « GPT » pour « Generative Pre-trained Transformer », qui décrit l’architecture sur laquelle je suis basé. Je suis capable de comprendre le langage naturel et de générer des réponses cohérentes et pertinentes en fonction des entrées qui me sont données. Je suis conçu pour répondre à une grande variété de questions, de tâches de traduction, de rédaction et de génération de texte. J’essaie toujours de fournir la réponse la plus précise et la plus utile possible. » C’est comme ça que se présente ChatGPT quand on lui demande de se présenter.

Cela fait maintenant plusieurs mois que l’on entend parler de ChatGPT. Une intelligence artificielle (IA) capable de créer des histoires, discuter, imaginer des scénarios…

« Une IA comme ChatGPT fonctionne comme un système neuronal, parmi plusieurs centaines de milliards de données issus d’Internet stockés » affirme Arnold Zephir pour expliquer le fonctionnement des IA pendant le festival « Littérature au centre ». Lors de son développement, l’équipe de développeurs lui pose une question. Elle va générer une réponse grâce à ses « neurones ». A partir de là, l’équipe va évaluer la pertinence de la réponse proposée. Si la note est basse, l’IA va devoir recommencer jusqu’à atteindre une bonne note. Ses « neurones » se basent sur des corpus d’informations disponibles sur Internet réalisés par des chercheurs. Ainsi, les intelligences artificielles ont une confiance aveugle en ces informations, qu’elles considèrent comme vraies. Les Chatbot de ce genre ne sont donc pas infaillibles. Pour que l’intelligence artificielle soit très performante, Open IA (les développeurs de ChatGPT) utilise un système par renforcement. Les développeurs demandent une tâche à ChatGPT, que l’intelligence artificielle doit réaliser en un nombre limité d’actions. Ensuite, ils réduisent petit à petit le nombre d’actions pour l’IA plus performante.

Des avancées importantes

Bien qu’elle apporte des réponses pertinentes et précises en aucun cas elle ne possède un réel esprit. Pourtant, avec une telle réponse en rapport avec son existence, on pourrait presque le croire et penser qu’elle soit consciente de sa condition. La réalité est tout autre, les réponses générées par ce « ChatBot » sont en fait construites grâce aux données présentes sur Internet et donc, renseignées d’abord par les humains. Elle croise les données pour données une réponse la plus précise possible. C’est un IA connexionniste. “Les émotions et la sensibilité ne sont pas reproduites par l’IA, seule la narration est juste » d’après Arnold Zephir.

ChatGPT est codé de telle façon qu’il peut comprendre et répondre à nos demandes de façon très simple. Il utilise un niveau de langage « moyen » pour parler au plus grand public. Il s’approche tellement des humains qu’il arrive à passer des tests, comme le test de Turing (qui sert à prouver que l’on est bien un humain) ou l’examen du barreau (pour devenir avocat) avec 70 % de bonnes réponses.

De plus, il apprend chaque jour, grâce aux interactions avec les utilisateurs. Il enregistre de nouvelles informations, mais aussi de nouveaux éléments de langage.

Il faut donc comprendre que les intelligences artificielles essaient de copier l’intelligence des humains. Mais il est impossible d’égaler le cerveau humain tant que nous-mêmes, nous ne savons pas comment il fonctionne. L’IA ne pourra (peut-être) donc jamais copier les émotions, ni même, les expériences qu’il y a derrière les créations humaines. L’IA peut donc être créative, mais de façon impersonnelle et sans émotion.