Le 5 avril, dans le hall de Polytech, Radio Campus et le Journal Decoder enregistraient une émission de radio. Une émission qui vise à changer l’idée que l’on se fait des chercheurs. Une expérience qui prend place dans la programmation de la Clermont Innovation Week 2023.

La radio libre

Derrière les micros de cette émission « Vue du Labo », il y avait Zoé et Pauline. Elles sont en 1ère année de licences d’études franco-allemande. Il y avait également Bastien et Nathan qui les accompagnaient, tous deux en licence d’information & communication. Tous ont peu, voire, pas du tout d’expérience en radio. Pour les aiguiller, ils sont suivis par Alexane de Radio Campus qui gérait la régie. 

Ils ont pu échanger et questionner des invités, en les personnes de Pierre Breul (directeur Polytech Clermont), Evelyne Gil (directrice de l’Institut Pascal), Joanna Kuźma et Lucie Poulet, toutes les deux chercheuses à l’Institut Pascal. A l’issue de l’émission, les participants ont salué la qualité des questions des apprentis journalistes. Pertinentes et moins classiques que d’habitude. En effet, ils n’étaient pas familiers avec le milieu de la recherche. Ils ont abordé les sujets à travers des questions que beaucoup de monde se pose, sans oser le demander. 

C’était la première édition de cet exercice assez inédit. Au vu de l’enthousiasme et de la satisfaction, autant du côté des interviewés que des interviewers, il est fort probable que l’expérience soit réitérée. C’est un format qui bouscule les habitudes de chacun.

Pour les étudiants particulièrement, c’était un moyen de découvrir des métiers différents de leur filière, en pratiquant une première expérience en radio. C’était l’occasion pour les deux garçons d’information & communication de faire un premier pas vers le métier qu’ils veulent exercer : journaliste. Mais comme le dit Zoé, c’est aussi un exercice permettant de vaincre sa timidité et d’apprendre à gérer le trac des prises de paroles en public.

Les chercheurs ne sont pas seuls et ne sont pas que des « hommes avec des cheveux blancs »

L’un des objectifs de ce projet radio, était de montrer que, dans les centres de recherche, les chercheurs ne travaillent évidemment pas seuls. Les trois invités ont évoqué par exemple que la commande de matériel, sa mise en place ou les réparations ne peuvent pas toujours être réalisées par les chercheurs.

Lucie Poulet insistait sur la nécessité du collectif, pour que les chercheurs puissent se confronter à des avis différents et puissent croiser leurs connaissances. Ils ont pu constater qu’il n’y a pas de profil type chez les scientifiques. En effet, lors de l’émission, deux femmes étaient présentes, elles représentaient un métier à l’image plutôt masculine. Comme le souligne Lucie Poulet, on imagine souvent que les chercheurs sont des « hommes avec des cheveux blancs ». Mais, la vérité c’est que le secteur scientifique s’ouvre beaucoup plus que l’on ne le pense. Pour Nathan, « ils sont comme nous et ils ont quelque chose dans la tête que l’on n’a pas ».

Le projet MELiSSA

Les travaux de Lucie Poulet étaient au centre d’une partie de l’émission. Elle réalise des travaux en lien avec les nombreux projets de « missions spatiales ». En effet, ses travaux consistent principalement à étudier les interactions entre les plantes et les micro-organismes. Cela servira à créer des écosystèmes fermés capables de recycler les déchets pour produire de la nourriture et de l’oxygène à destination les astronautes. Ces recherches s’inscrivent dans le projet MELiSSA (Micro-Ecological Life Support System Alternative). Un projet de recherche de l’Agence spatiale européenne, qui réalise des recherches sur les missions longues durées. 

Les quatre apprentis animateurs radio ont été impressionnés par le niveau des travaux de recherche de Lucie Poulet, mais aussi de sa collaboration avec la NASA (National Aeronautics and Space Administration). C’est certainement l’agence la plus connue lorsque l’on parle de recherche spatiale. Elle a aussi raconté avoir fait un vol parabolique (aussi appelé vol Zero G) pour expérimenter l’effet d’apesanteur pendant quelques secondes. Avec un certain Thomas Pesquet aux commandes.

Ce n’est pas la première fois que les deux médias s’associent pour permettre à des jeunes de s’initier au journalisme. Lors d’une précédente édition, c’était au lycée Albert Camus avec le sujet des énergies de demain.