Le lundi 3 avril, Clermont Auvergne Métropole et ses partenaires* organisaient un colloque de restitution suite à un appel à projet Urb-en Pact à destination des jeunes du territoire. Il a permis à deux classes des lycées Jeanne d’Arc et Gergovie d’engager une réflexion sur “comment devenir un territoire à énergie positive.

* le rectorat de Clermont-Ferrand, Astu’sciences et le CESPAU, Centre d’Excellence des Sciences Partagées en Auvergne

Urb-en Pact en quelques mots

Urb-en Pact est un projet européen. Il a pour objectif de produire un plan d’actions intégrées afin de devenir un territoire à énergie positive d’ici 2050. A l’initiative de Clermont Auvergne Métropole, le projet Urb-en Pact est un réseau de 8 villes et territoires européens. Ils ont été sélectionnés dans le cadre du 3ème programme européen URBACT Action planning Network. Urb-en Pact est l’unique projet dédié aux enjeux de le l’énergie et de ce qui en découle. Les thématiques retenues sont par exemple, la pollution de l’air, la mobilité, l’utilisation des énergies renouvelables, la gestion de l’eau, la biodiversité, etc.

Un appel à projets qui s’ancre dans le quotidien des lycéens

Le lycée Jeanne d’Arc a choisi de travailler sur le gaspillage alimentaire tandis que le Lycée de Gergovie s’est attaqué à la gestion des ressources en eau.

Dans chaque classe, des temps ont été dédiés au projet. Ils ont permis aux élèves de s’approprier des les enjeux et d’imaginer des premières pistes d’actions. Des visites et des rencontres avec des professionnels ont également été organisées. Elle pour permettre de mieux comprendre leur sujet de réflexion.

Le point d’orgue de cette démarche s’est déroulé ce lundi 3 avril, lors d’un colloque organisé par les Urb-en Pact, ses partenaires et les deux établissements scolaires. Chaque classe a pu présenter une action concrète pour répondre à sa problématique

L’exemple du Lycée Jeanne d’Arc sur le gaspillage alimentaire

Charly Stachy est professeur de SVT et il a porté la démarche Urb-en Act avec la classe de seconde 12 du lycée Jeanne d’Arc. “Les élèves ont eu envie de travailler sur le gaspillage alimentaire. Comme l’objectif était de travailler sur des initiatives à imaginer pour notre lycée, nous sommes allés visiter les cuisines de l’établissement. Ça nous a permis de rencontrer les équipes et de mieux comprendre leurs problématiques.

“Les élèves ont travaillé en petits groupes pour approfondir le sujet. Ils ont réalisé des interviews, contacté des associations”. Ce travail a permis d’aboutir à une carte mentale qui met en exergue les pistes pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

L’exemple du Lycée Jeanne d’Arc sur le gaspillage alimentaire

Lors de ce colloque, les élèves ont pu poser des questions pour vérifier la pertinence et la faisabilité de leurs idées.

Par exemple, un des groupes souhaitait mettre en place un compost dans l’établissement dans le but de végétaliser leur cour. Un des professionnels présents lors de la table ronde a démontré, qu’à ce jour, ce type de projet n’est pas réalisable. En effet, le lycée Jeanne d’Arc prépare 1300 repas par jour. Le gaspillage alimentaire représente 130 grammes par élève (Si l’on additionne les restes du plateau et ceux de la cuisine. Cela représente 28 tonnes par an. A cela, s’ajoutent les pelures et les autres déchets alimentaires, pour atteindre 32 tonnes. En Auvergne, le plus gros projet de ce genre est à Ambert au sein d’un EHPAD. Il permet de composter 25 tonnes de déchets par an, mais a nécessité l’embauche d’un salarié à temps complet pour la gestion quotidienne du composteur.

Le gaspillage alimentaire, un coût financier important pour Jeanne d’Arc

Réduire le gaspillage alimentaire plutôt que valoriser les déchets issus du gaspillage. Voilà le véritable enjeu. Pour chaque repas, le coût direct du gaspillage alimentaire représente 28 centimes. En ajoutant les coûts de l’énergie pour produire et transporter les aliments, on atteint 68 centimes par repas. Cela représente pour le lycée Jeanne d’Arc plus de 150 000 euros gaspillés par an (et qui pourrait être évité.)

Les élèves ont majoritairement salué la démarche. “C’était intéressant de pouvoir discuter tous ensemble et d’aller visiter les cuisines du lycée. Je ne m’intéressais pas beaucoup à ce sujet avant. Ça m’a permis d’apprendre plein de choses. Je ne me rendais pas compte ! Si on additionne tout ce que l’on gaspille à Jeanne d’Arc, on arrive à des chiffres énormes ”, nous explique une des élèves de la classe.

Des propositions originales par et pour les élèves

Un des groupes a proposé de travailler sur un sondage hebdomadaire sur l’ENT pour choisir entre trois menus différents. “Comme ça, ça permet de savoir ce qui plaira le plus aux élèves et donc de limiter le gaspillage alimentaire”.

Un autre groupe imagine que l’on pourrait proposer des assiettes petites faims et grandes faims. En plus, on pourrait organiser une sorte de troc de fin de repas. Par exemple, un élève qui n’aura pas mangé son fruit ou son yaourt pourrait le déposer quelque part pour qu’un autre élève qui a un petit creux puisse le récupérer.

Un questionnaire pour mieux comprendre les habitudes alimentaires a été désigné par un autre groupe. “On va encore l’améliorer, et après, on veut le proposer sous différentes formes : papier, qr code, sur internet…”.

Un plan d’actions sur trois ans pour mettre en œuvre les propositions des lycéens

Pour Charly Satcha, ces premières pistes d’actions sont le point de départ pour la suite de leurs travaux. Dans les prochains mois, grâce à une subvention dans le cadre d’Urb-en Pact, ils vont pouvoir aller visiter le Valtom et collaborer avec le laboratoire d’analyses pour la santé humaine et animale au sein du Lycée agricole de Marmilhat. “Nous allons définir un plan d’actions sur trois ans pour notre lycée. En octobre 2023, Terana va effectuer une première pesée des déchets. Il y aura une deuxième pesée corrective en janvier 2024. Cela nous permettra de mesurer les premiers effets de nos actions.”

Jean-Marc Morvan, Vice-Président, chargé de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a rappelé l’importance de ce type de projet. “Ils permettent de sensibiliser les jeunes générations aux enjeux environnementaux et les inciter à être des acteurs de la transition écologique.